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INDE : 10 ans après le massacre en Odisha, l’essor du fondamentalisme hindou inquiète

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Communiqué de presse : 10 ans après le massacre antichrétien de Kandhamal, dans l’Etat d’Odisha (est de l’Union indienne), la plupart des 56 000 déplacés sont revenus dans leurs villages. Mais la violence interreligieuse et l’impunité dont bénéficient les fondamentalistes hindous demeurent préoccupantes.

A partir du 24 août 2008, et pendant plusieurs semaines, de graves émeutes antichrétiennes ont agité le district de Kandhamal, dans l’Etat d’Odisha (ex-Orissa), avant de s’étendre à d’autres Etats. Accusant les chrétiens d’avoir assassiné un chef religieux hindouiste (1), les fondamentalistes hindous les ont chassés, ont détruit leurs maisons, profané leurs églises.

« La violence au Kandhamal a été l’épisode le plus douloureux dans l’histoire du christianisme en Inde »

Selon Anto Akkara, auteur de Martyrs d’Orissa, Nouveaux témoins du Christ en Inde (2), « la violence au Kandhamal a été l’épisode le plus douloureux dans l’histoire du christianisme en Inde […]. Plus de 300 églises et 6000 maisons de chrétiens ont été réduites en cendres ou endommagées, faisant plus de 56000 réfugiés dans cette région couverte de jungle […]. Plus de 100 chrétiens sont devenus martyrs pour leur foi. » Bon nombre de couvents, presbytères et dispensaires ont également été attaqués et saccagés.

La Constitution fédérale de 1949 reconnait à tout citoyen le droit de professer et de pratiquer librement sa religion. Pour autant, une loi anti-conversion est en vigueur dans sept Etats indiens ; l’Odisha est d’ailleurs le premier d’entre eux à avoir adopté cette législation, en 1967.

« Les fondamentalistes hindous bénéficient d’une réelle impunité de la part des autorités issues du BJP »

Pour Marc Fromager, directeur de l’AED, « en 2008, refusant de renoncer à leur foi, les chrétiens du Kandhamal ont eu à subir de violentes persécutions. Depuis lors, la situation est d’autant plus préoccupante que les fondamentalistes hindous bénéficient d’une réelle impunité de la part des autorités issues du BJP (Bharatiya Janata Party), le parti des nationalistes hindous.  »

Au pouvoir à New Delhi et dans l’Odisha depuis 2014, le BJP détient aujourd’hui 21 des 29 Etats de l’Union indienne.

Déjà, en 2016, l’Observatoire de la Liberté Religieuse s’inquiétait de voir que « les fondements de la démocratie indienne et le respect des droits des minorités semblent sérieusement menacés par les partisans de l’idéologie hindutva, actuellement au pouvoir. Les campagnes menées par le BJP et les organisations ‘’pro-hindouisation’’ comme le RSS qui les soutiennent sont une source de préoccupation majeure, car elles conduisent des extrémistes hindous à commettre des actes de violence contre les minorités religieuses. »

En Inde, les chrétiens représentent 2,3% (29,9 millions) de la population (1,3 milliard d’habitants).

Mareil-Marly, le 23 août 2018

 

(1) Le 23 août 2008, l’assassinat de Swami Lakshmananda Saraswati, un chef religieux hindou vice-président du VHP (Vishwa Hindu Parishad), pourtant revendiqué par des rebelles maoïstes, servira de prétexte aux violences antichrétiennes.

(2) Martyrs d’Orissa, nouveaux témoins du Christ en Inde, Anto Akkara, octobre 2013, AED

 

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